turquie 2006

Publié le par gerard lesieux

Turquie 2006.

 

 

 

Roland nous avait prévenu, on allait se gaver de vols en Turquie, nous n'avons pas été déçu. Arrivés à Iznir, avec -presque- tout notre matos, le PP de Didier ayant eu des véléités de visite de l'Angleterre, retardant ses vols de 3 jours, nous projetons de voler à ödemis un site avec un beau déco Sud Ouest qui nous met tout de suite dans l'ambiance. Atterro sur le stade municipal sous les regards amusés des autochtones, tous très acceuillants durant tout notre séjour. Nous volerons consécutivement à Pammukale, puis à.Egirdir, kas gokova et enfin, Oludénis. Les conditions durant le stage sont plutôt anticycloniques, et les vols seront pratiquement toujours du même tonneau: stable en basses couches, pétantes au dessus. La Turquie, pour ce qui est du centre, l'Anatolie, est très montagneuse, avec pléthores de sites entre 1500 et 3000, pas tous accessibles, comme toujours dans ces contrées encore préservées et sauvages. S'il ne tenait qu'à moi, je n'aurais volé que sur les sites connus, mais heureusement Roland sait repèrer les décos/atterros " ou ça le fait ", en toute sécurité. Bien souvent, devant notre manque d'enthousiasme ( nous sommes des oiseaux des villes pour la plupart, un peu frileux...), Roland décolle, teste la masse d'air, envoye deux trois wings et se repose au sommet, sourire au lèvre en disant: C'est super bon, mais il faut décoller tout de suite, dans un quart d'heure ça plombe ( ou ça pète...). Devant tant d'assurance, comment ne pas se sentir portés...Les décos se succèdent tranquilement et, tout le monde en l'air, notre oiseau Millavois nous rejoint. Il est au dessus, en dessous, à gauche, à droite, essayant de garder la meute groupée. Je jurerais qu'ancien Deltiste, il glisse des tubes Alu dans son PP, tant il va vite. J'ai ouvert son sac une nuit pour voir, il n'en est rien, c'est une voile Swing de série, la classe...

 

J'aime ces séjours en immersion totale dans le vol, avec un vrai pro qui me guide, me pousse quand il faut, me rassure toujours sur les conditions et les évolutions. Je progresse alors à pas de géant. Nous avons volé une quinzaine de fois en 10 jours...c'est à peu près le nombre de vols que j'arrive péniblement à faire en une année. J'ai volé avec Roland en Grèce, à la Réunion et en Turquie, avec toujours le même bénéfice, technique et humain, car il y aussi, bien sûr, une vie après le vol... et les soirées conscilient débats sérieux, bonnes bouffes et franches déconnades...

 

Le vrai bonheur est sur Terre, dans ces moments privilégiés que nous offre Roland Thurel. We're on the road...

 

Finalement, je me demande si je fais bien de vous décrire ainsi ces séjours exceptionnels, Roland risque d'être débordé et je risque de ne plus avoir de place. Finalement n'y allez pas, c'est pas terrible, oubliez tout ça, restez chez vous à regarder des films Vertigo et Acrofolies écroulés sur le canapé en mangeant des chips et en buvant des bières, c'est très bien ça, parfait...

 

Gérard Lesieux Janvier 2007.    

 

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Millau, le dernier salon ou l’on Causse.<br /> <br /> Depuis toujours, les hommes volants se sont cherchés des Mecques ( rien à voir avec les pickpockets homosexuels du Marais ), pour se réunir et communier dans des élans de franche camaraderie.<br /> Pour se compter c’était plus facile en 1975, et surtout pour se rassurer, en groupe, prouvant ainsi qu’ils n’ont même pas peur de pratiquer ce merveilleux sport aérien du vol libre et, Roger, ressers moi une lichette que je te raconte la fois ou j’ai fais deux tumbling sans rire et sans vomir... Ces lieux mythiques ont évolués au fil des temps, au gré des nouvelles aspirations, et parfois des modes, ce qui me fait dire que dans chaque dieu volant sommeille aussi un gros lourdeau… <br /> <br /> Dans les années 75 donc, lorsque les Parapentes n’existaient pas, ce qui paraîtra incroyable aux plus jeunes d’entre nous, les deltistes avaient jeté leur dévolu sur le Lachens, dans l’arrière pays Niçois. C’était le temps ou la Fédération voyait grand, et le Lachens fût qualifié de Centre International de Vol Libre, avec l’idée d’une entité accueillant les volants bien sûr, mais aussi des entreprises et des commerces dans la vallée. L’idée était bonne, mais c’était sans compter sur l’extrême volatilité des protagonistes ailés, c’est leur nature, et une soudaine désaffection du site mis fin aux espoirs des élus locaux et des professionnels du vol libre.<br /> <br /> Les pilotes étaient tombé fou amoureux d’un autre site, Séderon, dans la Drôme, qui fût illico qualifié CIVL également, en fanfare avec laché de ballons. Ce site permettait des triangles, devenus des classiques, entre Séderon, Laragne et Aspres, ou de grandes envolées vers Sisteron ou Gap. Il n’y avait que le Sud Ouest qui était interdit de survol, à cause des sillos de missiles du Plateau d’Albion, que tous respecteront... Séderon vivra des jours heureux jusqu’en 1986, mais verra petit à petit sa renommée s’éffriter inexorablement pour des nouvelles belles, plus jeunes, moins sauvages mais tellement plus pratique, Mieussy, St Hilaire du Touvet….<br /> <br /> Il faut dire qu’entre 1975 et 1985 était apparus les planeurs les plus géniaux de l’histoire de l’aviation, les parapentes. Bien sûr, comme la finesse était de 4, les valeureux pilotes cherchaient des sites ayant cette valeur entre le déco et l’atterro…et comme cela tenait en l’air comme une buche, et fallait pouvoir enchainer les rotations pour accumuler les minutes de vols… Mieussy, St Hilaire, chamonix se sont imposés pour cette praticité, avec le concours du funiculaire ou des remontées remis en état par les deltistes, comble, sinon de l’ironie, tout du moins de la fraternité. En parrallèle, et pour les mêmes raisons, le site historique du Puy de dôme a connu un engouement frénétique au cours des années 85 / 95, au début du parapente. Et nous n’oublierons pas le Markstein, en Alsace, Annecy et la dune du Pyla, tous spots vedette d’un jour, avec plus ou moins de pérennité.<br /> <br /> Mais il y a bien un site qui resiste à tous ces bastions, à toutes ces modes, et depuis toujours, c’est Millau.<br /> Symbole de lutte contre l’oppresseur, Millau à resisté à tous les courants et, en restant fidèle à elle même, n’a cessé de croître, tant vis à vis de notre sport que d’un point de vue démographique. Cause à effet martèlent les professionnels du cru. Si Millau n’est pas mort de la perte de son industrie gantière dans les années 80, c’est grace au vol libre. C’est un peu exagéré, mais il est vrai que l’activité à été perçue comme le phare qui désormais éclairera la politique de la ville. Millau, la ville du sport, proclame le slogan. C’est même vrai pour les Pétanqueurs qui se massent en Août pour un concours international de descente de bouteilles de pastis si j’ai bien compris les règles du jeu.<br /> <br /> Millau est un site exceptionnel pour la pratique du vol libre, Delta et Parapente, par la facilité d’accès à des décollages car, contrairement aux sites classiques ou vous montez sur la montagne, ici, vous descendez en ville ( je vous laisse réfléchir à cet effet sémantique, pas si innocent) puisque cette dernière est au fond des vallées creusées par le Tarn et la Dourbie. Les décollages sont donc sur les plateaux, pratiquement tous à la même hauteur, et les cheminements en vol se passent comme en vol de plaine, au dessus des Causses. C’est un grand gage de sécurité car nous ne volons jamais ici en conditions de montagne, avec son cortège de vents délirants, même si, bien sûr, l’aérologie n’est pas toujours bon enfant...<br /> <br /> Assis à la terrasse des café Millavois, vous voyez les trois sites de décollage, c’est plutôt confortable, et vous attendez que la masse d’air s’installe. Plusieurs signes ont leur importance. La montée de Patrice, un parapentiste local, sur la route de la Puncho, ne doit pas être considérée comme un top départ, car il monte les 8 bornes de cote…en ski à roulettes, pour s’échauffer, avant de redescendre en courant…Attendre encore un peu. Le bus de Richard Walbeck, chargé des Deltas de ses élèves est un bon indicateur, au moins pour l’orientation du vent, mais les éléves volent en général en conditions calmes, c’est pas encore ça. Non, le signe de déclenchement des hostilités vient avec les biplaceurs Parapentes, dont notre Roland Thurel national, et là, bingo, il ne faut pas trainer. Branle bas de combat, tout le monde se jette en l’air vers 14 heures, pour 4 à 6 heures de pure convection, tour à tour douce, violente, simple ou difficile, mais toujours jouissive. Les exploits sont à la mesure de nos niveaux, et un allez retour Puncho / La Cresse, 10 bornes, s’avère un grand moment de vol libre qui compte autant, pour beaucoup de pilotes, que 350 bornes assurés par des cadors.<br /> <br /> La longue glissade finale du soir, avec posé devant la buvette, fait partie du rituel, et, bien entendu, les tournées de boissons prolongent d’autant les rêves de liberté qui brillent dans nos yeux d’êtres volants, rougis par la vitesse et l’émotion que procurent les bières sacrifiées aux dieux du vent, et parfois par l’absorption de plantes médicinales à fumer « dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom », pas sur un forum que ma mère est susceptible de lire en tout cas...<br /> <br /> Voilà pourquoi Millau est éternel, inimitable et incontournable. Pour ce parfum de liberté, de plaisir simple et accessible à tous. Même les vautours, rebelles à toute récupération médiatique, et si difficiles à approcher avant d’être mort…ont élus domicile sur les causses pour voler de concert avec leurs amis les hommes volants, c’est dire.<br /> <br /> Millau un jour, Millau toujours, disent tous ceux, pas seulement à la buvette, qui recherchent l’essence même du vol, et le sens du mot libre.<br /> <br /> Bons vols à tous,<br /> <br /> Gérard
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